Obsolescence programmée
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Se débarrasser du prêt-à-jeter

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Message  chirac Jeu 7 Mar - 21:54

http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/stephanie-grammond/201301/30/01-4616413-se-debarrasser-du-pret-a-jeter.php
Se débarrasser du prêt-à-jeter

Publié le 30 janvier 2013 à 06h32 | Mis à jour le 13 février 2013 à 06h49
Stéphanie Grammond
La Presse

J'enrage chaque fois qu'un produit me lâche prématurément. Le lave-vaisselle, le broyeur, le chauffe-eau, la cuisinière, le lecteur de DVD... Je ne compte plus les appareils qui ont brisé dans ma maison depuis 10 ans. Et bonne chance pour les réparer!

Les rouages de l'industrie du prêt-à-jeter sont très bien huilés. Tout est conçu pour que les consommateurs se rééquipent en neuf, au lieu d'essayer de réparer leurs meubles, leurs électroménagers et surtout leurs produits électroniques.

L'appareil est impossible à ouvrir. Les pièces de rechange sont en rupture de stock. Ou alors la réparation coûte si cher qu'à long terme, il devient financièrement plus intéressant de s'en procurer un neuf, plus performant.

C'est ce qu'on appelle l'obsolescence programmée, expliquait Fabien Durif, professeur de marketing à l'UQAM et directeur de l'Observatoire de la consommation responsable, au cours d'une conférence qui a fait salle comble à la Maison du développement durable, hier midi.

Un bel exemple: les cuisinières avec une surface en vitrocéramique. Remplacer l'élément est beaucoup plus compliqué que sur les vieux modèles avec des ronds électriques. Il faut s'en remettre à un réparateur qui exige 360$, incluant 250$ pour la pièce. C'est environ le quart du prix d'achat de l'appareil (1300$). Voilà qui donne envie de balancer la cuisinière par la fenêtre!

Et c'est exactement ce que le fabricant recherche. Plusieurs émissions d'enquête françaises ont démontré que les manufacturiers raccourcissent volontairement la durée de vie de leurs produits pour que les consommateurs retournent plus vite au magasin en acheter un neuf.

D'autres manufacturiers misent sur la mode et les avancées technologiques. Ils mettent sans cesse au point de nouvelles versions plus performantes pour inciter la clientèle à acheter le dernier cri. Apple est champion dans cette catégorie, avec cinq iPhone en cinq ans. Et en modifiant la connectivité du nouveau iPhone 5, le fabricant a forcé les utilisateurs à renouveler tous leurs accessoires.

Mais quand la technologie avance, l'environnement recule, car les vieux appareils se retrouvent au dépotoir.

Or, les manufacturiers n'ont pas intérêt à ce que les choses changent. Et les détaillants non plus. Plusieurs misent sur la crainte que le produit fasse défaut pour vendre aux consommateurs une garantie prolongée. Ainsi, ils attirent les consommateurs avec des produits à bas prix, mais leur font payer le service après-vente en extra.

Pourtant, cela devrait toujours être inclus, car les produits vendus au Québec sont couverts par la «garantie légale» qui stipule qu'un bien doit pouvoir servir à un «usage normal» pour une «durée raisonnable». Malheureusement, cette garantie du Code civil reste méconnue. Et les consommateurs doivent trop souvent se battre aux petites créances contre le commerçant.

D'ailleurs, les difficultés à faire appliquer cette fameuse garantie constituent le problème numéro un en matière de consommation au Québec. Il s'agit, en fait, de la plus importante source de plaintes à l'Office de la protection du consommateur.

Pour assainir les moeurs, Québec a même forcé tous les détaillants à informer leurs clients, verbalement et par écrit, de l'existence de la garantie légale, avant de leur proposer une garantie prolongée.

Mais je doute que cette mesure, qui est entrée en vigueur en 2010, soit suffisante pour renverser l'industrie de l'obsolescence programmée.

Que peut-on faire d'autre?

En Amérique du Nord, les gouvernements n'ont pas la volonté d'imposer le rallongement de la durée de la garantie du manufacturier, estime M. Durif. Mais les consommateurs ont le pouvoir de choisir un produit dont la garantie est plus longue, quitte à payer un peu plus cher.

Faudrait-il créer un label qui mettrait l'accent sur la durabilité des produits? Par exemple, le label allemand Blue Angel garantit aux consommateurs que le fabricant fournira les pièces de rechange au moins cinq ans après la fin de la production d'un appareil. Une bonne idée!

Pourrait-on aller jusqu'à forcer ou encourager les commerçants à inscrire la durée de vie normale de leur produit sur l'étiquette? C'est peut-être utopique, mais cela permettrait aux acheteurs de faire un choix éclairé... et de faire appliquer plus facilement la garantie légale en cas de pépin.

On peut parier que des consommateurs mieux informés opteraient pour des produits plus fiables, ce qui encouragerait les fabricants à améliorer la qualité de leurs produits, créant ainsi un cercle vertueux.

Justement, l'automobile est l'une des industries où les consommateurs sont les mieux informés sur la qualité des différents modèles... et c'est aussi l'un des domaines où l'on peut dire que la durabilité et la fiabilité se sont considérablement améliorées au fil des ans.

Grâce au marché d'occasion, les automobilistes voient facilement quelles sont les marques les plus durables, car leur valeur de revente est plus élevée. Cela encourage les consommateurs à choisir un modèle plus durable qui se dépréciera moins vite. Certains constructeurs, comme Toyota, en font d'ailleurs le thème central de leur publicité.

Comme quoi la durabilité peut aussi être payante.

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FIABLES, VOS ÉLECTROMÉNAGERS

Étude sur les lave-vaisselle et les laveuses au québec

- Environ la moitié des Québécois possèdent leur lave-vaisselle (53%) et leur laveuse (47%) depuis moins de 5 ans

- Près de la moitié des réparations ont été couvertes par la garantie

- Moins du quart des consommateurs (22%) possède la même laveuse depuis plus de 10 ans. Pour le lave-vaisselle, ce n'est que 12%.

- Environ le quart des réparations ont coûté moins de 100$. Un autre quart a coûté entre 100 et 300$.

- Environ le quart des Québécois ont déjà eu des ennuis avec leur laveuse (27%) ou leur lavevaisselle (22%)

NB: Étude menée auprès de 9600 consommateurs québécois en février 2012 sur l'obsolescence des produits électroménages

Sources : Observatoire de la consommation responsable et Protégez-Vous

chirac

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